Baudelaire écrivait du palimpseste qu'il était "la simultanéité de tant d'éléments qui furent successifs", l'impression qui s'allume dans le cerveau des êtres "surpris par un accident subit, suffoqués brusquement par l'eau, et en danger de mort".

La mort, la photographie s'en joue constamment. Une étude aussi poétique qu'invérifiable estimait en 2012 que, depuis son invention, 350 milliards de photos ont été prises (dont 4 rien que cette seule année).

Face à ce déferlement, j'ai rêvé d'une image unique. Une image palimpseste où viendraient se fondre, dans le même cadre et à égalité, toutes les photographies du monde. Bien sûr, la tâche est absolument impossible.

Mais l'idée demeure, pour une bien plus petite portion de temps. Alors voici le résultat de cette expérience de laboratoire. La tentative de restitution d'un palimpseste à partir de mes photographies prises dans ces villes étrangères. Une image globale. 



D’une certaine manière, cela ramène la photographie du côté de la peinture. La vieille conclusion expérimentée par les peintres que le mélange de toutes les teintes ne produit pas du noir mais un gris profond.

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