Mine de rien, on comprend le vote du Brexit en marchant dans ces allées aux airs de décor de cinéma où le moindre détail, figurant compris, fait époque.
Les meneurs de la campagne avaient su jouer de la fierté des Britanniques. Et ici, au creux des glorieuses années 40 et 50, sans un seul immigré, on a l'impression d'un peuple fantôme confit, mais jamais sans humour, dans ses illusions impériales : que, seule, la Grande-Bretagne pourra redevenir grande.
Voilà pourquoi, en découvrant Goodwood de nuit, après des trombes d'eau qui l'avait transformé en marécage, c'était une nuée de spectres qui tentaient de ne pas glisser dans la boue, de garder l'équilibre, de faire bonne figure, un peu dépassés par les éléments.


<  >